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Comment s'invente la sociologie
Luc Boltanski, Jeanne Lazarus, Arnaud Esquerre
- Flammarion
- Essais
- 17 Janvier 2024
- 9782080425409
La sociologie, mode d'emploi. Aimée par des écrivains et des artistes, sollicitée par des journalistes, des militants, des responsables politiques pour comprendre l'actualité, qu'on s'en réclame ou qu'on la critique, comment se pratique cette science sociale qui attire tant l'attention ?
Trois sociologues de générations différentes nous ouvrent les portes de leurs laboratoires et nous introduisent à leurs oeuvres. Ils expliquent, en dialoguant entre eux, comment on enquête, comment on écrit, comment on forge des concepts, comment on procède à des comparaisons, quels rapports entretenir avec d'autres disciplines. Ils partagent ainsi leurs méthodes pour analyser des problèmes sociaux à partir de questions sociologiques. Ce livre s'adresse à toutes celles et tous ceux qui s'intéressent à la sociologie et souhaitent savoir comment elle s'élabore. -
" Un livre à la fois intellectuellement stiumant et poigant [...]." La Vie
" Un essai magistral qui mêle interrogations philosophiques et interrogations sociétales." Psychologies
« Les larmes ne sont pas le seul langage de la perte, du désespoir et du chagrin. Elles sont courageuses, audacieuses car elles nous indiquent que quelque chose doit être changé à quoi il faut consentir. En ce sens elles sont un chemin de liberté bien davantage qu'une voie de résignation. »
En interrogeant la signification existentielle des larmes, Guillaume Le Blanc ouvre un champ inédit. Des pleurs solitaires - larmes d'Achille ou de Priam, d'Énée ou d'Antigone, de la sainte Thérèse du Bernin, du marin d'Odessa dans Le Cuirassé Potemkine... - aux larmes solidaires - celles des « folles de la place de Mai », de Greta Thunberg ou du 11 septembre 2001 - il esquisse une métaphysique des larmes à rebours de la fragilité qu'on leur attribue. Non seulement les larmes nous rendent pleinement humains, mais lorsque celles-ci, solitaires, deviennent solidaires, elles apparaissent comme une force politique. En osant pleurer, on ne fait pas que déplorer, on accuse, on réclame justice : un peuple en larmes est un peuple en armes.
" Un essai stimulant." La Croix Hebdo -
Hier, l'intelligence artificielle était un fantasme de science-fiction. La voilà sur le point de nous remplacer dans bien des fonctions. Faut-il anticiper un affrontement entre la machine et l'homo sapiens ?
Avec une hauteur de vue inédite sur une question brûlante, le psychiatre et chercheur en neurosciences Raphaël Gaillard montre que cette nouvelle intelligence, née en imitant notre cerveau, a toutes les raisons de s'hybrider avec notre propre intelligence. Le défi ne sera pas de rivaliser avec l'IA mais de réussir cette hybridation. D'ores et déjà, les interfaces cerveau-machine permettent à un homme paralysé de marcher ou de transmettre ses pensées. Demain nous utiliserons l'IA comme nous utilisons nos smartphones, partout et tout le temps, comme un appendice de nous-même, voire en l'incorporant. Faut-il en avoir peur ? Comment nous préparer à cette nouvelle ère ?
Nous avons déjà connu une grande hybridation avec l'avènement de l'écriture et de la lecture, signant notre passage de la Préhistoire à l'Histoire. Déposer hors de soi notre savoir par l'écriture, et se le réapproprier par la lecture, n'était pas si différent de ce que la technologie nous promet. Puisque cette aventure fut une réussite pour l'humanité, nous ferions bien de nous en inspirer. -
L'estime de soi, c'est comment on se voit, comment on se juge, mais aussi, et surtout, comment on se traite. Construire une bonne estime de soi, c'est faire preuve à la fois d'exigence et de bienveillance à son égard. Cette attitude nous aidera à mieux vivre, à traverser intelligemment bonheurs et adversités, et à nous oublier, pour nous tourner tranquillement vers plus intéressant encore que nous-même : les autres, le monde, la vie. Car l'estime de soi n'est pas le but, elle est le chemin vers une présence au monde ouverte, sereine et épanouie. Un livre de chevet, à lire et à relire, pour trouver le bon usage de l'estime de soi et son juste équilibre, pour devenir bienveillant avec soi-même, puis s'oublier enfin et mieux s'ouvrir au monde. Christophe André, psychiatre, ancien praticien à l'hôpital Sainte-Anne à Paris, est un auteur, lu et reconnu dans le monde entier, notamment pour Imparfaits, libres et heureux, L'Estime de soi et Et n'oublie pas d'être heureux.
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Le convoi
Beata Umubyeyi Mairesse
Coup de coeur- Flammarion
- Essais littéraires
- 10 Janvier 2024
- 9782080444318
"Il aura fallu quinze ans de cheminement incertain, une enquête menée aux confins de mémoires étiolées, pour retrouver une image sur laquelle j'espérais figurer, puis pour chercher mes compagnons de fuite. Quinze ans pour m'autoriser enfin à écrire cette histoire. La mienne et à travers elle, car il s'agit bien de me réinscrire dans un collectif, la nôtre, l'histoire des enfants des convois."
Le 18 juin 1994, quelques semaines avant la fin du génocide des Tutsi au Rwanda, Beata Umubyeyi Mairesse, alors adolescente, a eu la vie sauve grâce à un convoi humanitaire suisse.
Treize ans après les faits, elle entre en contact avec l'équipe de la BBC qui a filmé et photographié ce convoi. Commence alors une enquête acharnée (entre le Rwanda, le Royaume-Uni, la Suisse, la France, l'Italie et l'Afrique du Sud) pour recomposer les événements auprès des témoins encore vivants : rescapés, humanitaires, journalistes.
Le génocide des Tutsi, comme d'autres faits historiques africains, a été principalement raconté au monde à travers des images et des interprétations occidentales, faisant parfois des victimes les figurants de leur propre histoire.
Nourri de réflexions sur l'acte de témoigner et la valeur des traces, entre recherche d'archives et écriture de soi, Le convoi est un livre sobre et bouleversant : il offre une contribution essentielle à la réappropriation et à la transmission de cette mémoire collective. -
Manie épistolaire. Lettres choisies,1930-1991
Emil Cioran
- Gallimard
- blanche
- 15 Février 2024
- 9782073040237
"La lettre, conversation avec un absent, représente un événement majeur de la solitude. Cherchez la vérité sur un auteur plutôt dans sa correspondance que dans son oeuvre. L'oeuvre est le plus souvent un masque."
Sélectionnées parmi plusieurs milliers dans les archives personnelles de Cioran, les cent soixante lettres ici réunies, la plupart inédites, sont adressées à sa famille et à ses amis, en Roumanie puis en France, à ses pairs et à ses lecteurs. On y croise notamment Aurel, son petit frère séminariste, Mircea Eliade, Carl Schmitt, Jean Paulhan, François Mauriac, María Zambrano, Samuel Beckett, Armel Guerne, Roland Jaccard, Clément Rosset, mais aussi la "Tzigane", sa dernière histoire sentimentale. Lucides, ironiques, existentielles, elles composent entre dix-neuf et soixante-dix-neuf ans un autoportrait intime et intellectuel de l'auteur de Précis de décomposition, et révèlent le génie de Cioran pour un art épistolaire qu'il mettait au-dessus de tout. -
La République assassinée
Michèle Cointet
Coup de coeur- Bouquins
- Document
- 18 Janvier 2024
- 9782382925270
Entre le 22 mars 1940, lorsque Paul Reynaud devient enfin président
du Conseil, et le 10 juillet, où l'Assemblée nationale vote l'abolition de la République sous l'égide de Philippe Pétain, la comédie du pouvoir s'est transformée en tragédie nationale. Ce processus désastreux demeure à bien des égards un mystère mal éclairci, que les déclarations et les Mémoires de certains acteurs ont contribué à épaissir. Si les causes militaires et diplomatiques ont pesé lourd, l'aspect politique et même culturel de l'événement méritait d'être approfondi.
Comment, sous les yeux d'un président de la République frappé d'une impuissance consentie, trois anciens présidents du Conseil ont-ils prêté la main à ce bouleversement au profit d'un maréchal de France ? Les manoeuvres des seconds rôles révèlent des motivations et des mentalités marquées par la guerre précédente et par les impasses où des institutions irréformables ont conduit le pays. L'atmosphère délétère de fin de régime et l'écrasante pression psychologique qu'à Tours, Bordeaux puis Vichy, la défaite en cours fait peser sur des hommes peu préparés à la supporter ont mené à l'inéluctable. -
Le 27 août 1980, à 3 heures du matin, les bulldozers entrent à Vincennes et dévastent tout sur leur passage, bâtiments comme arbres. Du Centre universitaire expérimental de Vincennes, il ne reste plus rien. Pas un débris, pas même une pancarte. Dans le Bois, les rêves se sont éteints. Fruit des luttes de Mai 68, cette expérience unique mit la liberté académique au coeur de sa construction : pédagogie révolutionnaire, abolition des rapports hiérarchiques et ouverture à tous. Foucault, Deleuze, Cixous ou Rancière y enseignèrent. Lacan, Pasolini, Marcuse ou Chomsky y marquèrent les esprits. François Dosse brosse le portrait de ces douze années: de la création de la crèche à celle des souks, des cours d'un bagnard à ceux sans maître; des premiers enseignements de sexologie aux premières manifestations du MLF. Autant d'événements qui forgeront le mythe Vincennes.
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L'entretien d'embauche au KGB
Iegor Gran
Coup de coeur- Bayard Récits
- Bayard récits
- 24 Janvier 2024
- 9791036367557
Cet ouvrage est d'abord l'histoire d'une découverte : au cours de ses recherches pour son roman Les Services compétents - dans lequel il raconte l'arrestation en 1965 de son père Andreï Siniavski, dissident soviétique -, Iegor Gran met la main sur un document inespéré : Le Recrutement des agents. Un livre russe daté de 1969, numéroté, imprimé à cent exemplaires. Sa fonction ? Enseigner aux jeunes recrues du KGB l'art subtil du recrutement des agents de renseignement étrangers.
Iegor Gran nous accompagne dans la lecture de ce manuel qu'il a lui-même traduit. Sa voix, entrelacée dans le texte original, nous apporte les éléments de contexte nécessaires : comment entre-t-on dans une école du KGB, qu'y fait-on, comment se déroulent les examens, etc. ? En parallèle, il évoque l'aventure personnelle que représente pour lui la plongée dans cette traduction, ses éclats de rire et ses dégoûts, la proximité que l'on peut avoir avec ce document,l'étrange effet hypnotique qu'il produit.
Convaincre ou contraindre : voilà ce qu'apprend l'officier du KGB. De l'identification de la « piste » au recrutement lui-même, le protocole est très strict, mais l'officier est aussi invité à faire preuve de créativité. Une progression s'installe, une intrigue, presque, avec comme point culminant la « conversation de recrutement ».
On oscille de l'ultra concret au très vaste projet social et politique. On passe du conseil de bienséance - ne pas boire exagérément pendant un recrutement - aux astuces de surveillance, filature, chantage et organisation, le tout incarné par une multitude d'exemples : Thomson, le facteur ; Harley, représentant chez Philips ; Verdi, artiste critique envers la politique américaine ; Fée, dactylo au sein d'une mission diplomatique...
Ce manuel n'est pas seulement une machine à voyager dans le temps. C'est une relique échappée d'un lieu obscur, un sauf-conduit vers un donjon inaccessible au simple mortel. Et un outil, aussi, pour comprendre la Russie d'aujourd'hui. -
Retrouver Estelle Moufflarge
Bastien François
- Gallimard
- Hors série Connaissance
- 11 Janvier 2024
- 9782073040657
Le 28 octobre 1943, Estelle Moufflarge est déportée vers le camp d'Auschwitz-Birkenau. Elle n'en reviendra pas. Des décennies plus tard, Bastien François découvre que cette adolescente habitait à quelques immeubles de chez lui, dans le 18e arrondissement de Paris. C'est le point de départ d'une minutieuse et passionnante enquête qui reconstitue la trajectoire d'une jeune orpheline, fille d'immigrés pauvres, prise dans le tourbillon de l'Histoire.
Au long d'un périple qui nous mène du très populaire quartier Cayenne à Saint-Ouen jusqu'aux paysages de la vallée de la Maurienne, des archives du lycée Jules-Ferry à celles des boucheries aryanisées durant l'Occupation, en passant par les tristement célèbres "fichiers juifs" de la police de Vichy, Estelle apparaît, fugace et vivante.
Raconter la vie d'Estelle sans la réduire injustement à sa mort, avec les outils des sciences sociales et une empathie maîtrisée pour l'objet de sa recherche, tel est le défi relevé par l'auteur. -
Le temps des loups
Harald Jähner
Coup de coeur- Éditions Actes Sud
- Essais, Documents
- 10 Janvier 2024
- 9782330186807
Allemagne, 1945. Le pays est en ruines. De nombreuses villes sont réduites à l'état de gravats, plus de la moitié de la population est déplacée. Parmi elle, neuf millions de bombardés évacués, quatorze millions de réfugiés et d'expulsés des territoires de l'Est, dix millions de travailleurs forcés et de détenus libérés, et plusieurs autres millions de prisonniers de guerre qui rentrent peu à peu chez eux. C'est « l'heure zéro ».
Comment cette masse d'êtres dispersés aux quatre vents, déportés, évadés ou abandonnés parvint-elle à se réagreger ? Comment une société a-t-elle pu émerger de ce chaos ? Voilà ce que raconte ce livre.
Dans cette histoire des mentalités d'une ampleur inédite, saluée à l'international et couronnée du prix de la foire de Leipzig, Harald Jähner dresse le panorama nuancé d'une décennie décisive pour les Allemands. Un nouveau départ, vu sous un nouveau jour.
« Un chef- d'oeuvre. » The Spectator -
Amateur d´art. Alias Caracalla 1946-1977
Daniel Cordier
- Gallimard
- Témoins
- 25 Janvier 2024
- 9782073015204
Daniel Cordier a eu plusieurs vies. Alias Caracalla se poursuit donc après la guerre. L'ancien secrétaire de Jean Moulin se tourne vers l'art. Il commence une collection avec des oeuvres de De Staël ou Hartung, puis ouvre des galeries à Paris, New York et Francfort, où il expose Dubuffet, Rauschenberg et la fine fleur des surréalistes. Il voyage aussi et nous fait vivre deux séjours mouvementés dans l'Union soviétique des débuts de la déstalinisation. Sur un dernier coup d'éclat, il ferme sa galerie parisienne et se lance dans deux tours du monde pour écrire une histoire universelle de l'art avec Stéphane Hessel. Mû par un besoin d'engagement et d'action toujours aussi présent, il envisage de reprendre les armes pour défendre la République contre les factieux de l'Algérie française, et mêle expositions provocatrices et militantisme pour l'art contemporain jusqu'à se trouver enrôlé dans la création du Centre Beaubourg.
Des pages inédites et illustrées de la vie de Daniel Cordier, fidèle à lui-même : combatif, passionné, sincère et drôle. -
Citoyens policiers - Une autre histoire de la sécurité publique en France, de la garde nationale aux voisins vigilants
Arnaud-Dominique Houte
Coup de coeur- La découverte
- 18 Janvier 2024
- 9782348065545
Selon la formule célèbre de Max Weber, l'État revendique le monopole de la violence physique légitime. Tout au long de l'époque contemporaine, il organise des forces de l'ordre de plus en plus nombreuses et professionnalisées.
Des amateurs n'ont pourtant jamais cessé de participer aux fonctions policières. Ils (rarement elles) viennent en renfort quand le besoin s'en fait sentir ou quand le désir les y entraîne. Appui citoyen ou aiguillon sécuritaire, ils revêtent des visages variés : foules révolutionnaires formant leur propre police, gardes nationaux héroïques ou ventripotents, " amis de l'ordre " armés de gourdins, détectives amateurs de la Belle Époque, volontaires ou requis des temps de guerre, gardes civiques de la Libération, enfants enquêteurs des Trente Glorieuses, milices des années Giscard, réservistes de la gendarmerie, voisins vigilants du XXIe siècle... Ce livre retrace dans leur diversité souvent pittoresque l'histoire foisonnante de ces groupes méconnus.
Suivre leur trace, comprendre les limites et les critiques de leur action, dont les sources documentent surtout les échecs, c'est éclairer l'envers de la construction de l'État, que l'on réduit trop souvent à la croissance des institutions publiques, alors qu'elle procède aussi d'une mobilisation civique.
À l'heure où l'on s'interroge sur les pratiques policières, les obsessions sécuritaires et la participation citoyenne, cette enquête historique de grande ampleur, fondée sur une large palette de sources originales, entend apporter du recul et de la nuance au débat public. -
L'envers du Grand Siècle
Thierry Sarmant
- Flammarion
- Au fil de l'histoire
- 14 Février 2024
- 9782080275875
En novembre 1671, dix ans après la prise du pouvoir par Louis XIV, la cour de France accueille Élisabeth-Charlotte, princesse palatine du Rhin, seconde épouse de Philippe, duc d'Orléans, le frère cadet du monarque. Spontanée et joyeuse, la jeune Allemande va bientôt faire entendre une voix dissidente dans le saint des saints, le clan très fermé du Grand Roi. La princesse sans façons déplaît souvent, mais elle ravit aussi son beau-frère par sa franchise et, pendant cinq décennies, s'établit entre eux un dialogue critique. À travers cette relation originale et méconnue, l'auteur nous entraîne dans une Atlantide engloutie : Versailles à son apogée, tout de hiérarchies sacralisées, de rites complexes et de valeurs souvent aux antipodes des nôtres. Ce portrait en creux du Roi-Soleil révèle aussi quelques attributs du pouvoir politique et social, à l'évidence plus intemporels.
D'une plume légère et élégante, l'auteur raconte à travers cette curieuse complicité l'envers du Grand Siècle et les coulisses d'un monde disparu. -
La Défaite de l´Occident
Emmanuel Todd
- Gallimard
- Hors série Connaissance
- 11 Janvier 2024
- 9782073041159
L'implosion de l'URSS a remis l'histoire en mouvement. Elle avait plongé la Russie dans une crise violente. Elle avait surtout créé un vide planétaire qui a aspiré l'Amérique, pourtant elle-même en crise dès 1980. Un mouvement paradoxal s'est alors déclenché : l'expansion conquérante d'un Occident qui dépérissait en son coeur.
La disparition du protestantisme a mené l'Amérique, par étapes, du néo-libéralisme au nihilisme ; et la Grande-Bretagne, de la financiarisation à la perte du sens de l'humour. L'état zéro de la religion a conduit l'Union européenne au suicide mais l'Allemagne devrait ressusciter.
Entre 2016 et 2022, le nihilisme occidental a fusionné avec celui de l'Ukraine, né lui de la décomposition de la sphère soviétique. Ensemble, OTAN et Ukraine sont venus buter sur une Russie stabilisée, redevenue une grande puissance, désormais conservatrice, rassurante pour ce Reste du monde qui ne veut pas suivre l'Occident dans son aventure. Les dirigeants russes ont décidé une bataille d'arrêt : ils ont défié l'OTAN et envahi l'Ukraine.
Mobilisant les ressources de l'économie critique, de la sociologie religieuse et de l'anthropologie des profondeurs, Emmanuel Todd nous propose un tour du monde réel, de la Russie à l'Ukraine, des anciennes démocraties populaires à l'Allemagne, de la Grande-Bretagne à la Scandinavie et aux États-Unis, sans oublier ce Reste du monde dont le choix a décidé de l'issue de la guerre.
Emmanuel Todd est anthropologue, historien et essayiste. De lui, les Éditions Gallimard ont notamment publié Après l'empire (2002) et Après la démocratie (2008). -
Si vous estimez connaître assez du conflit israélo-palestinien pour en nourrir des opinions définitives, mieux vaut ne pas ouvrir ce livre. Vous risqueriez d'y apprendre que le sionisme fut très longtemps chrétien avant que d'être juif. Et que l'évangélisme anglo-saxon explique beaucoup plus qu'un fantasmatique « lobby juif » le soutien déterminant de la Grande-Bretagne, puis des États-Unis à la colonisation de la Palestine. Vous pourriez aussi découvrir que la soi-disant « solidarité arabe » avec la Palestine a justifié les rivalités entre régimes pour accaparer cette cause symbolique, quitte à massacrer les Palestiniens qui résistaient à de telles manoeuvres. Ou que la dynamique factionnelle a, dès l'origine, miné et affaibli le nationalisme palestinien, culminant avec la polarisation actuelle entre le Fatah de Ramallah et le Hamas de Gaza.
La persistance de l'injustice faite au peuple palestinien n'a pas peu contribué à l'ensauvagement du monde actuel, à la militarisation des relations internationales et au naufrage de l'ONU, paralysée par Washington au profit d'Israël durant des décennies, bien avant de l'être par Moscou sur la Syrie, puis sur l'Ukraine. L'illusion qu'un tel déni pouvait perdurer indéfiniment a volé en éclat dans l'horreur de la confrontation actuelle, d'autant plus tragique qu'aucune solution militaire ne peut être apportée au défi de deux peuples
vivant ensemble sur la même terre. Comprendre comment la Palestine fut perdue, et pourquoi Israël n'a pourtant pas gagné, participe dès lors d'une réflexion ouverte sur l'impératif d'une paix enfin durable au Moyen-Orient et, donc, sur le devenir de ce nouveau millénaire. -
TTTT - Télérama
Palmarès Les 100 livres de l'année 2024 - Lire Magazine
" Formidable. Nous aurions vraiment encore besoin de Daniel Cohen. " Les Echos
" Un récit étourdissant à mettre entre toutes les mains et surtout dans celles de ceux qui ne s'intéressent pas à l'économie." Le Monde
Un véritable défi : une histoire de l'économie en 130 pages, par l'un des plus brillants esprits du XXIe siècle.
De la charrue au tout numérique en passant par le krach écologique et le nouveau capitalisme financier, Daniel Cohen replonge dans les grandes étapes de l'histoire de l'économie et de la société. Revisitant son oeuvre, il propose une réflexion sur la croissance économique, devenue la religion du monde moderne.
Quels sont nos réels besoins ? Pourquoi les Français sont-ils moins heureux que les autres ? Jusqu'où va notre faculté d'adaptation à un modèle économique ? Qu'est-ce que le bonheur intérieur brut ? Survivrons-nous à l'Intelligence artificielle ?
Telles sont les questions brûlantes auxquelles répond, dans un langage accessible, ce livre qui mêle économie, histoire et anthropologie et nous entraîne au coeur d'un fascinant voyage dans la compréhension du désir humain.
La prodigieuse synthèse d'une pensée iconoclaste.
" Une synthèse fulgurante.[...]. Vous pensez haïr la matière économique ? Lisez cette bréve histoire..." Télérama -
Daniel Cohen, l'économiste qui voulait changer le monde
Collectif
- Albin Michel
- 31 Janvier 2024
- 9782226492418
Économiste français mondialement connu, très apprécié pour sa clarté et son talent de pédagogue, Daniel Cohen cumulait les fonctions et les centres d'intérêt.
Dès l'annonce de son décès en août 2023, sa famille a été submergée de réactions, de marques de sympathie et d'admiration venues de tous horizons politiques et des quatre coins du monde. Toutes célébraient un homme remarquable, soulignant son goût pour les illustrations concrètes, son sens de la forme littéraire.
Les nombreux témoignages ici réunis reflètent une diversité de points de vue qui distinguait cet esprit iconoclaste. De Bruno Le Maire aux prix Nobel Esther Duflo et Jean Tirole, d'Emmanuel Macron à Thomas Piketty ou encore François Villeroy de Galhau, de ses collègues à ses anciens élèves sans oublier ses proches, les messages sont à la fois bouleversants et édifiants.
Un essai qui, par sa forme inhabituelle, donne envie de lire ou de relire l'oeuvre de Daniel Cohen. -
« On me demande souvent d'où vient mon intérêt puissant, comme sociologue, pour les croyances collectives. Cette passion prend ses racines secrètes dans mon adolescence. Pendant une dizaine d'années, j'ai été un croyant fiévreux et presque fanatique. Nous sommes dans les années 1980, j'ai quinze ans et je crois que Nancy est le centre de monde. Le plus grand événement de tous les temps s'y prépare. Autour de cette prophétie, une soixantaine de jeunes, souvent issus de milieux modestes, comme moi, vont former une horde qui scrute l'avènement de l'apocalypse. C'est cette épopée que je livre aujourd'hui, plus amusante que tragique... Aujourd'hui seulement parce qu'il m'a fallu du temps pour y revenir. Il y a des histoires que vous portez non en secret mais qui ne peuvent être racontées car elles sont encore trop vertes. Ici, l'histoire d'une radicalisation et d'un long processus de désengagement, qui ont fait de moi le rationaliste que je suis devenu. Loin de renier cette époque, je conserve pour elle une immense tendresse et la leçon essentielle que l'on peut croire à des choses folles sans être fou soi-même. Ambitieux, je caresse même l'espoir que ce récit d'initiation adolescente aidera à comprendre comment on devient un fanatique et comment on cesse de l'être - tout en continuant à aimer la vie, ses forces, ses signes et ses possibilités. Plus ambitieux peut-être encore, j'imagine que ce récit a une portée universelle : derrière l'épopée se dissimulent des questions existentielles, sociales métaphysiques, qui nous taraudent tous. »G.B.
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Voici une histoire radicalement nouvelle de l'énergie qui montre l'étrangeté fondamentale de la notion de transition. Elle explique comment matières et énergies sont reliées entre elles, croissent ensemble, s'accumulent et s'empilent les unes sur les autres.
Pourquoi la notion de transition énergétique s'est-elle alors imposée ? Comment ce futur sans passé est-il devenu, à partir des années 1970, celui des gouvernements, des entreprises et des experts, bref, le futur des gens raisonnables ?
L'enjeu est fondamental car les liens entre énergies expliquent à la fois leur permanence sur le très long terme, ainsi que les obstacles titanesques qui se dressent sur le chemin de la décarbonation.Jean-Baptiste Fressoz est un historien des sciences, des techniques et de l'environnement. Après avoir été maître de conférence à l'Imperial College de Londres, il est maintenant chercheur au CNRS, enseignant à l'EHESS et à l'École des ponts et chaussées. Il a déjà publié au Seuil L'Apocalypse joyeuse, Les Révoltes du ciel (avec Fabien Locher), et L'Événement anthropocène (avec Christophe Bonneuil). -
Palmarès Les 100 livres de l'année 2024 - Lire Magazine
Prix Cazes - Brasserie LIPP 2024
Sélection de Printemps du Prix Renaudot
Pourquoi la philosophie ?
Qu'apporte-t-elle à l'existence ?
Que change-t-elle à nos vies ?
Nathan Devers a voulu répondre à ces questions de manière personnelle : pourquoi, alors qu'il avait choisi de devenir rabbin au terme d'une adolescence très croyante, a-t-il perdu la foi ? Comment a-t-il pu abandonner une vocation profonde au profit d'un univers sans dogme ?
Intense et puissant, avec sa poésie mais aussi sa violence, ce récit est une vibrante invitation à philosopher, c'est-à-dire à penser contre soi-même. Une quête universelle et pourtant difficile : le désir d'échapper à ses préjugés, de bouleverser ses certitudes, d'aller au-delà de l'identité déterminée par sa naissance.
C'est l'histoire d'une rupture vécue comme une aurore. Ou comment donner du sens à un monde qui en manque.
" Un livre [..] disert, inventif, éclatant. Feu d'artifice d'écriture, il mêle intelligence et humour, rigueur et poésie. C'est brillant [...]." Roger Pol-Droit - Le Monde des livres
" Un récit brillant et intense." La Tribune du Dimanche -
Quand la moitié de nos contemporains disent s'épanouir dans leur travail,
l'autre moitié du monde vit le sien, ou son absence, dans la souffrance. En réponse, la droite glorifie ceux qui " se lèvent tôt " et " ne mesurent pas leur peine ", invite à " travailler plus pour gagner plus " et dénonce une " épidémie de flemme ".
Face à ce discours, les hommes et femmes de gauche paraissent souvent désemparés. Au point que certains pensent utile d'emboîter le pas des libéraux et des conservateurs en opposant les travailleurs aux allocataires sociaux. Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment la droite, qui ne cesse de mettre le travail sous pression et d'en dégrader les conditions, peut-elle s'en arroger les valeurs ? La gauche doit se les réapproprier de telle sorte que le travail réponde à nos aspirations individuelles et collectives. Cela est d'autant plus crucial que la transition énergétique et technologique en cours va le reconfigurer en profondeur.
Paul Magnette renoue dans cet ouvrage avec l'idéal d'émancipation personnelle et d'intégration sociale par le travail, et développe de véritables propositions pour lever les obstacles qui s'opposent aujourd'hui à son déploiement. Plutôt que de laisser les souffrances au travail entre les mains de consultants en risques psychosociaux et de
chief happiness officers, il est temps de les repolitiser. -
Toulouse : un couple a été agressé place du Capitole. La jeune femme a été défigurée et son compagnon blessé.
Évreux : deux hommes lourdement armés ont criblé de balles une voiture, laissant deux morts et un blessé grave.
Cherbourg : un individu est parvenu à s'introduire chez une jeune femme seule, l'a frappée sur tout le corps, puis l'a violée de manière barbare plusieurs fois. Elle a dû être plongée dans le coma.
Lyon : une femme a été retrouvée morte dans le hall de son immeuble. Elle présentait des plaies sur le corps.
Marseille : un homme âgé de 27 ans a été tué dans un quartier du nord. Il s'agit du huitième mort par balles dans la deuxième ville de France en six mois, victime des luttes sanglantes pour le contrôle du
trafic de stupéfiants.
Nîmes : Fayed, un enfant de 10 ans, a perdu la vie, touché par balles lors d'une fusillade entre trafiquants de drogue dans le quartier populaire de Pissevin.
Crépol : Thomas, un adolescent de 16 ans, a été tué au couteau et plusieurs personnes ont été blessées lors d'un bal populaire.
Valenton : un adolescent a été poignardé à mort, alors qu'il voulait vendre un jogging. Au moment où il s'apprêtait à faire la transaction avec l'acheteur, le jeune homme s'est retrouvé face à un groupe de six personnes encagoulées, venues pour le voler.
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« La violence se construit à partir de petits faits, réguliers, quotidiens, qui ne traumatisent que les victimes et n'intéressent pas les médias. Puis l'ordinaire de la violence produit soudain des faits divers qui, par leur intensité, choquent et mobilisent, réveillent ou terrorisent. Jusqu'à ce que l'extraordinaire devienne si fréquent qu'il se fasse ordinaire. » -
La véritable histoire du mythique Empire babylonien et de sa légendaire cité. Quand on commence à s'intéresser à l'Empire babylonien, un paradoxe surgit rapidement : ce très court empire (il n'a duré que quatre-vingt-sept ans, entre 626 et 539 av. J.-C.) a laissé un souvenir impérissable, quand beaucoup d'autres - pourtant plus longs - sont tombés dans l'oubli. Comment expliquer que sa mémoire soit si vivace aujourd'hui encore, près de deux mille cinq cents ans après sa chute ?
Dans cet ouvrage, Josette Elayi retrace sa fascinante histoire et répond à toutes les questions qui lui sont liées. Qui était le célèbre roi Nabuchodonosor, dont le nom a subsisté jusqu'à aujourd'hui ? Pourquoi a-t-il pris Jérusalem, incendié la ville et déporté les Judéens à Babylone ? Comment cette dernière est-elle devenue la plus grande et prestigieuse cité de son époque ? Qu'est-ce que la Tour de Babel mentionnée dans la Bible ?
Cette étude revient sur la formation du riche royaume (il naît par la prise de pouvoir de Nabopolassar après la destruction de l'empire assyrien) ; sur son apogée (Babylone devient le centre du monde antique quand elle est restaurée par Nabuchodonosor, et ce dernier s'impose comme l'archétype du roi tout-puissant) ; puis sur sa chute (l'empire disparaît brutalement face à l'armée perse de Cyrus).
Comme elle l'a fait pour la Phénicie et l'Assyrie, l'auteure de cette remarquable synthèse s'est penchée sur de nombreuses et exceptionnelles sources textuelles et archéologiques. Ainsi, s'appuyant sur les derniers développements de la recherche qui s'enrichissent sans cesse de nouvelles découvertes en Irak et en Syrie, Josette Elayi propose ici la première histoire française de l'Empire babylonien.