(Re)découvrez les éditions P.O.L. à l'occasion de leur 40ème anniversaire !
Fondées par Paul Otchakovsky-Laurens en 1983, la maison P.O.L propose des textes où l’intention poétique et le rapport à l’écriture est primordial. Depuis quatre décennies, le catalogue peut compter sur des figures littéraires comme George Perec, Marguerite Duras, Santiago H. Amigorena, Marie Darrieussecq, Atiq Rahimi, Emmanuelle Bayamack-Tam ou encore Emmanuel Carrère. Vos libraires vous ont sélectionné leurs textes favoris parmi ce catalogue exceptionnel !
V13 : c'est le nom de code du procès des attentats terroristes qui, le vendredi 13 novembre 2015, ont causé 130 morts au Stade de France, sur des terrasses de l'est parisien, dans la salle de concert du Bataclan.
14 accusés, 1 800 parties civiles, 350 avocats, un dossier haut de 53 mètres : ce procès hors norme a duré neuf mois, de septembre 2021 à juin 2022. Je l'ai suivi, du premier au dernier jour, pour l'hebdomadaire L'Obs.
Expérience éprouvante, souvent bouleversante, fascinante même quand elle était ennuyeuse.
V13 : c'est le nom de code du procès des attentats terroristes qui, le vendredi 13 novembre 2015, ont causé 130 morts au Stade de France, sur des terrasses de l'est parisien, dans la salle de concert du Bataclan.
14 accusés, 1 800 parties civiles, 350 avocats, un dossier haut de 53 mètres : ce procès hors norme a duré neuf mois, de septembre 2021 à juin 2022. Je l'ai suivi, du premier au dernier jour, pour l'hebdomadaire L'Obs.
Expérience éprouvante, souvent bouleversante, fascinante même quand elle était ennuyeuse.
Une traversée.Une traversée.V13 : c'est le nom de code du procès des attentats terroristes qui, le vendredi 13 novembre 2015, ont causé 130 morts au Stade de France, sur des terrasses de l'est parisien, dans la salle de concert du Bataclan.
14 accusés, 1 800 parties civiles, 350 avocats, un dossier haut de 53 mètres : ce procès hors norme a duré neuf mois, de septembre 2021 à juin 2022. Je l'ai suivi, du premier au dernier jour, pour l'hebdomadaire L'Obs.
Expérience éprouvante, souvent bouleversante, fascinante même quand elle était ennuyeuse.
Une traversée.
Emmanuel Carrère interprète lui-même son propre texte lui conférant un accent de vérité bouleversant.
Quand sonnera la Treizième Heure, qui est aussi l'heure de nous-mêmes, elle nous trouvera bien évéillés, tous nos sens en alerte, absolument prêts pour le triomphe de l'amour.
Je voudrais raconter les éditions de Minuit telles que je les voyais enfant. Et aussi mon père, Jérôme Lindon, comme je le voyais et l'aimais. Y a-t-il des archives pour ça ? Et comment être une archive de l'enfant que j'ai été ?
Été 1971. À dix-sept ans, Franz Farkas quitte Tilliers, sa petite ville de France, pour passer un an à Oakland, dans la baie de San Francisco.
Accueilli par une famille très atypique, le jeune Franco-Algérien s'immerge dans la Bay Area et découvre ses communautés, ses mouvements et sa diversité, ses films et sa télévision, sa musique et ses chansons, sa culture et sa langue ainsi qu'une autre manière d'apprendre, d'inventer et de s'épanouir.
Dans l'ombre menaçante de la guerre du Vietnam, il rencontre des féministes radicales, des Black Panthers, des membres de la communauté gaie et lesbienne, des gauchistes poseurs de bombes, des Indiens-Américains récemment chassés d'Alcatraz, des enfants d'immigrants japonais internés pendant la Seconde Guerre mondiale - et tient un double rôle féminin dans le Musical de sa High School !
Et pendant ce temps, dans la France de l'après-de Gaulle...
Racontées en choeur par celles et ceux qui les ont vécues des deux côtés de l'Atlantique, ces histoires d'hier annoncent l'Histoire d'aujourd'hui.
Au royaume du hasard
je suis le maître du temps
transporte des milliers de coeurs
des millions de battements
Il me suffit de cravater quelques commutateurs
et j'avancerai l'heure de chacun d'entre eux
Je ne sonne pas le tocsin, ni ne détiens de pouvoir divin
je conduis le train
Regarder passer les bateaux sur le fleuve Douro, au Portugal, se promener dans la nuit de Kyoto, voir filer les poissons sous un petit pont de bois de Takayama, jouer au pachinko à Tokyo, marcher sur les rives d'un lac du Colorado, faire un tour à scooter dans Paris, flâner sur une plage normande, ça vous dirait ? Ah, les voyages que ça permet, la lecture, ah, l'espace idéal que c'est, un roman, où on peut circuler d'un lieu à l'autre, librement.
Alors, dès cet instant, l'adolescente entre dans la photographie comme la foudre, et ce qui suit s'appelle une légende. Comme si on avait tendu un violon à un novice et qu'une sonate était sortie d'un coup.
La mutation de la Russie en un Zombieland toxique est ce qui a rendu la guerre possible. Il s'agit maintenant de comprendre les rouages de cette folie.
Une bête, autrement plus sauvage que les bisons et les loups, franchit le mur de la Wild French Reserve.
Eva-Lou, jeune recrue de la WFR, veut être la première à l'atteindre de sa carabine. Nassim, journaliste écolo, veut faire son portrait avant tout le monde. Mais que veut la bête ?
' Suivez cette voiture. ' Des générations de détectives ont donné cet ordre à des chauffeurs de taxi ou l'ont entendu de leurs commanditaires. Pour des sex detectives, l'exhortation serait plutôt : ' Suivez ce fantasme ', qu'on pourrait traduire aussi par ' Suivez ce fantôme ', tâche encore plus complexe.
«Ce que moi, Georges Perec, je suis venu questionner ici,
c'est l'errance, la dispersion, la diaspora.
Ellis Island est pour moi le lieu même de l'exil,
c'est-à-dire
le lieu de l'absence de lieu, le non-lieu, le nulle part.
c'est en ce sens que ces images me concernent, me
fascinent, m'impliquent,
comme si la recherche de mon identité
passait par l'appropriation de ce lieu-dépotoir
où des fonctionnaires harassés baptisaient des
Américains à la pelle.
ce qui pour moi se trouve ici
ce ne sont en rien des repères, des racines ou des
traces,
mais le contraire : quelque chose d'informe, à la
limite du dicible,
quelque chose que je peux nommer clôture, ou scission,
ou coupure,
et qui est pour moi très intimement et très confusément
lié au fait même d'être juif»
De 1892 à 1924, près de seize millions d'émigrants en provenance d'Europe sont passés par Ellis Island, un îlot de quelques hectares où avait été aménagé un centre de transit, tout près de la statue de la Liberté, à New York. Parce qu'ils se sentaient directement concernés par ce que fut ce gigantesque exil, Georges Perec et Robert Bober ont dans un film, Récits d'Ellis Island, histoires d'errance et d'espoir, INA - 1979, décrit ce qui restait alors de ce lieu unique, et recueilli les traces de plus en plus rares qui demeurent dans la mémoire de ceux qui, au début du siècle, ont accompli ce voyage sans retour.
Notre livre se compose de trois grandes parties principales. La première restitue, à travers une visite à Ellis Island et à l'aide de textes et de documents, ce que fut la vie quotidienne sur ce que certains appelèrent ' l'île des larmes '. Dans la deuxième, ' Description d'un chemin ', Georges Perec évoque sa relation personnelle avec les thèmes de la dispersion et de l'identité. La troisième, 'Mémoires', reprend les témoignages d'hommes et de femmes qui, enfants, sont passés par Ellis Island et racontent leur attente, leur espoir, leurs rêves, leur insertion dans la vie américaine.
Le film Récits d'Ellis Island de Georges Perec et Robert Bober est édité en DVD par l'Institut National de l'Audiovisuel. Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site ina.fr.
Deux miroirs se faisaient face. L'un s'appelait ' art ', l'autre ' littérature '. Édouard Levé (1965-2007) était placé entre eux, et les désignait alternativement du doigt, en silence. Il produisit une oeuvre double, qu'on crut achevée. Ces Inédits relancent le jeu.
Ce sont des écrivains, des peintres, des sculpteurs. Aventuriers de l'impossible. Ce sont des bribes de leurs vies. Tous des chercheurs davantage que des trouveurs. J'ai eu le privilège de les côtoyer. Ce qu'ils poursuivent est ce qui toujours se dérobe. La grâce est une fieffée baleine blanche.
En vue d'une réception qu'elle donne le soir même, Clarissa Dalloway sort acheter des fleurs. Commence alors une très longue journée de déambulation qui oscille entre le présent et le passé, l'intérieur et l'extérieur, le désespoir et l'amour de la vie, les heures frappées par le carillon de Big Ben. Sous le grand ciel bleu de ce jour de juin, Londres devient une houle qui, tour à tour, submerge, réconforte, transporte Peter, Hugh, Richard, Elizabeth, Sally pour les ramener tous autour de Clarissa, à sa soirée.
Paru en 1925, Mrs Dalloway reste l'un des fleurons du roman moderne qui déconstruit les sensations, le temps et l'action, avec la grâce d'un poème en marche.
Nouvelle traduction inédite de Nathalie Azoulai.
Je ne dors pas. J'ai perdu le sommeil. Il erre quelque part, loin de moi, comme une ombre. Ou, allez savoir, il fait la fête, et c'est moi l'ombre. Qui est-ce qui ne dort pas quand je ne dors pas ? L'insomnie croît comme le désert, à mesure que tombent les grands arbres. Et pendant ce temps, d'autres êtres ont les yeux ouverts. D'autres yeux regardent. L'insomnie se nourrit de ce sentiment confus : il y a autre chose.
Alors pour dormir, j'ai tout essayé.
Elle a dit, c'est génial finalement, considère qu'on est les deux filles d'une seule et même famille : l'une fera des maths, l'autre des lettres. Nos parents auront le sentiment d'avoir accompli une progéniture parfaite, qui couvre tout le spectre. Tu te rends compte, où qu'ils tournent la tête, nos parents, il y a toujours une de leurs deux filles pour savoir. Ce doit être extrêmement satisfaisant pour des parents, tu ne crois pas, d'atteindre ces extrémités, des confins qui se confondent ? Et puis, nous sommes des filles, ça ne s'est jamais vu. Il y a des tas de frères célèbres, avec un grand scientifique et un grand homme de lettres, les James, les Huxley, les Flaubert, les Proust, mais tu remarqueras, chaque fois, ce que retient la postérité, c'est l'écrivain. C'est injuste mais c'est comme ça, de nous deux, c'est toi qui resteras, pas moi.
Confinés séparément en 2020, le père et la fille se sont écrits. Leur correspondance s'engage dans le récit d'une famille bouleversée par la politique, l'exil et l'art.
@tiq
Alice,
Tous ces mots pour te dire - avec le dessein de justifier mes maladresses envers toi et ton frère -, que nous, tes parents, sommes venus ici en France avec les codes et les normes de notre culture d'origine ; et vous, les enfants, vous êtes nés ici, vous avez grandi ici, avec les repères d'ici.
Comment nous rapprocher ?
@lice
Mon père, mon ami,
Je porte vos angoisses et vos souffrances comme tu portes celles de tes parents.
Mais serai-je capable de me débarrasser des angoisses de mes aïeux pour ne garder que les miennes ? Celles qui rempliront déjà lourdement le sac de mes enfants, les rendant bossus bien trop tôt.
Parce que je ne peux pas guérir mes ancêtres, Bâba !
La Cavalière, c'est elle, Nelly : une acharnée de la vérité qui met le feu partout où elle passe. Mais en ce milieu des années 1970, loin déjà de 1968, on est bien décidé à l'éteindre et pour cela à l'atteindre. Inculpation. Procès. Plus de quarante ans après des témoins parlent ; ils se souviennent d'elle - et de l'époque.
"On comprend mal le présent en partant du passé même si on ne peut comprendre le passé qu'à partir du présent. Mais est-ce que je cherche à comprendre ? Des choses montent - des vues, des bribes. Je les recopie, je les consigne. J'aimerais bien savoir si vous voyez ce que je vois, si vous entendez ce que j'entends, si vous pensez que j'exagère ou au contraire que je suis en dessous de la réalité."
J'appelle des visages, des souvenirs, et ce ne sont pas toujours ceux que j'appelle qui se présentent. Et comme s'ils n'attendaient que ça, ils affluent, en vrac, se donnant la main. Je les accueille sans savoir où ils vont me conduire, ni ce qu'ils vont produire. Répartis dans des dossiers étiquetés, descendus de leurs étagères, sortis de leurs tiroirs, les souvenirs sont là, déposés sur mon bureau, attendant avec impatience ? espoir ? que je prenne le temps de m'y arrêter.
Il y a des choses dont on se souvient "comme si c'était hier" et d'autres - quel plaisir ! - qui surgissent, là, soudain, que j'avais oubliées au point qu'elles m'apparaissent nouvelles. D'autres encore, dont je ne mesurais pas l'importance, mais dans quoi, comme à mon insu, le temps a déposé ce que je vais m'acharner à comprendre et essayer de traduire. Oui, les souvenirs, il faudrait pouvoir leur parler. Ils doivent tout savoir de nos regrets, de nos remords.
"- C'est toi qui l'as tué, le fils Fabre ?
Je suis pas du tout surpris par la question et d'ailleurs, je suis même pas sûr que ça soit vraiment une question. J'ai d'abord l'idée de contester mais j'en fais rien, je réfléchis, je me dis que désormais entre Gabin et moi, c'est à la vie, à la mort, il m'a dit des choses, il faut que moi aussi j'y donne une vraie preuve de confiance et même une preuve d'amour, et donc je me tourne vers lui et lui aussi il quitte la route des yeux, juste la fraction de seconde où j'y dis :
- Oui !"
Le jour baisse, dixième volume de mon journal, couvre quatre années, de 2009 à 2012. Dans les volumes précédents, je veillais à peu parler de moi. Ici, je m'exposedavantage, parle de ce que j'ai longtemps tu : mon épouse, sa famille, mes rapports avec celle-ci. Je relate ce que fut mon année préparatoire aux études de médecine, ma seconde session à cet examen. Une angoisse indicible. Échouer aurait été pour moi une tragédie. Arrêt des études et engagement dans l'armée.
Pendant cette année, à mon école d'enfants de troupe, j'ai eu des rapports difficiles avec un capitaine. Plus le rugby, plus une ardente faim de vivre, plus des tentations, plus un grand désordre dans la tête et dans le coeur.
C'est l'histoire d'un livre sur le yoga et la dépression. La méditation et le terrorisme. L'aspiration à l'unité et le trouble bipolaire. Des choses qui n'ont pas l'air d'aller ensemble, et pourtant : elles vont ensemble.
Au déclenchement de la sirène, courez immédiatement vous mettre à l'abri au point de rassemblement le plus proche. Ne téléphonez pas. Ne quittez pas le point de rassemblement sans consignes des autorités. Oubliez votre soeur.