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PUF
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D'écrivain comblé et adulé, il était devenu un exilé se plaignant auprès de Romain Rolland de ne plus recevoir de courrier. Admirant profondément Montaigne mais aussi Nietzsche, Dostoïevski et Freud, Stefan Zweig souffrait d'être si peu semblable à ses modèles. C'est dans la petite ville brésilienne de Petropolis, qu'il lit passionnément Montaigne pour y trouver la voie de sa liberté intérieure, la force d'assumer son ultime décision. Il lui consacre son dernier essai avant de se donner la mort, qui reprend la question fondamentale de Montaigne : comment vivre libre dans la tourmente de l'histoire ? Un livre capital, qui peut être considéré comme l'adieu d'un humaniste du XXe siècle, vaincu par le désespoir. Préface d'André Comte-Sponville.
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Essai sur le don ; forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques
Marcel Mauss
- PUF
- Quadrige
- 23 Août 2023
- 9782130855866
Texte phare des sciences sociales, l'Essai sur le don, publié en 1925, a immé-diatement suscité de nombreux commentaires. Ouvrant la sociologie durkhei-mienne à l'analyse ethnographique, il inscrit les sociétés du Pacifique, du potlatch amérindien à la kula mélanésienne, en dialogue avec la culture occidentale. Dans sa présentation, Florence Weber le situe dans l'histoire scientifique et poli-tique du xxe siècle, et propose au lecteur d'explorer l'archipel méconnu de ce que l'on appelle les « prestations sans marché ». Parce qu'elle place les notes savantes en fin de texte, cette édition, que re-commandait Marcel Mauss, simplifie considérablement la lecture.
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Les leçons de Maître Jean : Sagesses de La Fontaine
Gil Delannoi
- PUF
- Hors collection
- 13 Novembre 2024
- 9782130850571
Dans les Douze Livres qui composent les fameuses Fables choisies et mises en vers par M. de La Fontaine, la variation consiste très fréquemment à présenter une situation similaire (le recours à la ruse, par exemple) mais un résultat et une leçon finale différents : l'art de la variation ouvre ainsi le jeu infini des fables et s'accompagne d'un art de la nuance et du discernement. Car s'il existe bel et bien des leçons à tirer de ces historiettes « à morale », elles vont de la plus négative à la plus positive, de la simple nécessité de la survie jusqu'à l'approche du bonheur, de la prudence nécessaire à la tranquillité méritée. Mais toutes se ramènent à celle-ci : comprendre les variations du monde, c'est en pratiquer l'art pour celui qui, comme le disait Jorge Luis Borges, « écrit avec le sérieux d'un enfant qui s'amuse ». Telle est la sagesse de La Fontaine : opposer sans cesse et partout l'invention à l'esprit de système.
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En ouvrant Twin Peaks par l'image de la destruction d'un tube cathodique, David Lynch avait marqué de manière décisive que son oeuvre serait avant tout une méditation sur la télévision. Cette méditation, toutefois, ne visait pas simplement à découvrir la vérité de ce médium, vérité gnostique et capitaliste à la fois, mais aussi à en incarner la crise : ce moment où les puissances déchaînées par le miroir que la télévision tendait à ses spectateurs ne pouvaient que se retourner contre elle. Sommes-nous prêts à accepter cette mort violente ? Sommes-nous prêts à accepter les conséquences matérielles et spirituelles de la fin de la télévision ? Pacôme Thiellement revient sur l'oeuvre de Lynch dans cette réédition très augmentée de La Main gauche de David Lynch, accompagnée de deux essais inédits, qui prend notamment en compte la troisième saison deTwin Peaks (2017).
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Le roman noir : une histoire française
Natacha Levet
- PUF
- Hors collection
- 21 Février 2024
- 9782130841999
Le roman noir français est généralement considéré comme un héritier du récit hardboiled américain, né dans les années 1920. Pourtant, il est aussi le résultat d'une histoire française, d'influences littéraires diverses et de pratiques éditoriales qui ont « inventé » le roman noir. Après Mai 68, le roman noir français cultive en effet sa singularité et reconvertit le genre en acte critique, idéologiquement investi : parce qu'il se veut une radiographie critique et politique de la société, de ses institutions, voire un instrument d'intervention sociale, il remet résolument en cause le « roman national », donnant voix aux invisibles du temps présent et offrant un tombeau aux victimes muettes du passé.
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Complotisme et quête identitaire : ils conspirent, donc nous sommes
Kenzo Nera
- PUF
- Hors collection
- 20 Septembre 2023
- 9782130847328
Les théories du complot sont souvent analysées à travers le prisme de l'irrationalité. Dans cet ouvrage, elles sont abordées à l'aune des liens qu'elles entretiennent avec nos appartenances à des groupes sociaux. En effet, nos croyances reflètent nos identités collectives. Être issu d'un groupe socialement privilégié, ou au contraire, discriminé, influence notre vision du monde, nos croyances, nos valeurs. Les croyances aux théories du complot, manifestement farfelues pour les uns, simple bon sens pour les autres, ne font pas exception à la règle. Dans une réflexion ancrée dans la littérature scientifique en psychologie sociale, cet ouvrage analyse les croyances complotistes comme vecteur de lien social, de valorisation de soi et des siens. Études expérimentales à l'appui, il examine les répercussions des croyances complotistes sur la perception des groupes dans une société inégalitaire, ainsi que les conséquences identitaires de la stigmatisation des « complotistes ». Il permet ainsi d'entrevoir la complexité de l'étude scientifique des théories du complot, et notamment la difficulté à définir un tel phénomène. Préface de Gérald Bronner.
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L'inconsolable et autres impromptus
André Comte-Sponville
- PUF
- Hors collection
- 7 Mars 2018
- 9782130804253
« Ce recueil d'impromptus obéit aux mêmes principes que le précédent, Impromptus, publié chez le même éditeur, il y a une vingtaine d'années : il s'agit toujours de textes brefs, écrits sur le champ et sans préparation, entre philosophie et littérature, entre pensée et mélancolie, sous la double invocation de Schubert, qui donna au genre ses lettres de noblesse musicale, et de Montaigne, philosophe "imprémédité et fortuit". Je m'y suis interdit toute technicité, toute érudition, toute systématisation. Ces douze textes, dans leur disparate, dans leur subjectivité, dans ce qu'ils ont de fragile et d'incertain, visent moins à exposer une doctrine qu'à marquer les étapes d'un cheminement. Un impromptu est un essai, au sens montanien du terme, donc le contraire d'un traité. Si vous n'aimez pas ça, n'en dégoûtez pas les autres. »
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L'enquête de Wittgenstein (2e édition)
Roland Jaccard
- PUF
- Perspectives critiques
- 8 Juillet 2014
- 9782130638452
"Il n'y a pas de philosophie de Wittgenstein. Il y a l'histoire d'un homme qui lutta pied à pied contre la folie et le suicide avec pour seules armes la logique et l'éthique. Cet homme , on l'a dépeint tantôt comme un monstre, tantôt comme un saint, tantôt comme un génie, tantôt comme un détraqué sexuel. A Vienne où il a passé sa jeunesse, comme à Cambridge où il a enseigné, il est vite devenu une légende. Les rumeurs les plus extravagantes ont circulé sur son compte : on prétendit même que sa grande oeuvre n'était pas le "Tractacus logico-philosophicus" mais le suicide de son ancien camarade de classe Adolf Hitler et de sa compagne, Eva Braun, dans leur bunker berlinois. Ce qui demeure certain, c'est qu'aucun philosophe n'aura mené avec un tel acharnement son enquête sur "le monde tel qu'il l'a trouvé", ni sur les fins ultimes de l'existence. Dans ce bref essai, R. J. tente "à la manière de Stefan Zweig parlant de Montaigne, de Nietzsche, de Freud, " de cerner la personnalité de Wittgenstein et de faire quelques pas en sa compagnie."
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La folie Shakespeare : une étrange exubérance
Michael Edwards
- PUF
- Hors collection
- 29 Mars 2023
- 9782130838555
Pourquoi l'interprétation de l'oeuvre de Shakespeare change-t-elle, parfois de façon vertigineuse, d'une époque et d'un critique à l'autre?? Pourquoi ce dramaturge se lance-t-il, avec une exubérante et folle créativité, dans tant de directions à la fois?? Pourquoi laisse-t-il, dans ses pièces de théâtre comme dans ses poèmes, des zones d'ombre?? Et pourquoi se trouve-t-il tant de folie dans son oeuvre, depuis la folie douce des joyeux massacreurs de langage jusqu'à la folie savante des clowns et des fous, et à celle étrangement clairvoyante du Roi Lear?? Ce livre cherche à répondre à ces questions un peu à la manière de Shakespeare, en regardant dans de nombreuses directions?: en méditant sur son refus de tout savoir et sur la folie comme une voie d'accès à un autre monde, en principe chrétien, qui nous dépasse, mais également en lui écrivant une lettre ou en s'aventurant par diverses randonnées dans le pays Shakespeare?: pour observer son anglais, par exemple, ou le rêve vu par ses Sonnets, ou le rôle étonnant de ses chansons, ou encore sa conception du spectateur, et jusqu'à sa «?traduction?» par Giuseppe Verdi...
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1 kilo de culture générale
Florence Braunstein, Jean-François Pépin
- PUF
- Hors collection
- 3 Octobre 2018
- 9782130811152
Une bonne culture générale vaut son pesant de papier. Il lui fallait donc un poids lourd : la somme des connaissances censées être acquises au sortir de l'adolescence, et qui pourtant nous échappent sans cesse, est désormais à votre portée. Littérature, histoire, philosophie, sciences et arts : ces domaines se croisent ici en bonne harmonie. L'expérience de plus de vingt ans d'enseignement nous a permis d'écrire ce guide unique en son genre car : o il couvre l'ensemble des principales cultures existant dans le monde ; o il s'étend sur la totalité de l'histoire, de la formation de la Terre à nos jours ; o il présente toutes les grandes activités culturelles pour chaque période et chaque pays ; o sa présentation claire permet tous les choix de lecture : au fil du livre, par périodes historiques, par thèmes ou par pays ; o un index de plus de 9 000 entrées permet de toujours tout trouver.
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Nous applaudissons toujours Molière avec ferveur, mais sommes-nous bien certains de le comprendre ? Les mises en scène les plus marquantes et les plus novatrices d'aujourd'hui font valoir sa profondeur psychologique ou l'audace de ses idées morales, mais parfois au détriment du rire joyeux et profond qui est la marque propre de son génie et à donner sens à son théâtre. Un constat s'impose : on a tiré Molière du côté du drame, on l'a joué comme Ibsen ou Tchékhov, dans l'idée, peut-être, que la gravité, la tristesse et la mélancolie constituaient un label suprême de qualité. Le malentendu date au moins du romantisme, mais il s'est accentué. Il est urgent de le dissiper pour réapprendre à lire Molière et surtout pour retrouver les plaisirs dont nous avons été privés. Il faut tout d'abord oublier la distinction factice entre hautes et basses comédies. La farce nous conduit dans l'étrange, dans un domaine à la fois hilarant et sérieux où l'on triomphe, en riant, de la violence et de la mort. De plus, certaines comédies-ballets sont jouées sans leurs parties lyriques, réduites au texte seul. C'est méconnaître gravement l'intention de Molière, baladin aux multiples talents, émerveillé dès les débuts de sa carrière parisienne et jusqu'à son dernier souffle par une forme neuve de spectacle et une vision plus large de la vie.
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Que faire ? Telle était la question que se posa Lénine en 1901, alors qu'il éprouvait des doutes sur la capacité révolutionnaire du monde ouvrier russe. Soixante-dix-sept ans plus tard, Louis Althusser décide de se l'adresser aussi. Confronté au reflux de Mai 68 et aux renoncements successifs du Parti communiste, il souhaite offrir à ses lecteurs un bref vade-mecum pour la révolution à venir. Un vade-mecum ramassé et tranchant, brillant et nerveux, tout entier tourné vers un objectif : parvenir à organiser la lutte de la classe populaire, de telle sorte qu'elle puisse l'emporter sur la classe bourgeoise. Pour Althusser, c'est l'occasion d'une critique virtuose des écrits d'Antonio Gramsci et de l'eurocommunisme, qui séduisent alors de nombreux marxistes. Mais c'est surtout l'opportunité de tenter de dire, en quelques pages, ce qu'il n'avait pas réussi à énoncer ailleurs : quelles conditions concrètes faut-il satisfaire pour qu'enfin la révolution ait lieu. Laissé inachevé, il est publié ici pour la première fois.
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Vies et morts des superheros
Laurent de Sutter
- PUF
- Perspectives critiques
- 20 Janvier 2016
- 9782130736561
Dix trentenaires biberonnés aux comic books et aux blockbusters hollywoodiens. Dix penseurs qui considèrent que la vérité du monde se situe là où l'on aime le moins la regarder. Dix écrivains qui ont un jour décidé que penser, au XXIe siècle, impliquait désormais de raconter des histoires. Dix super-héros emblématiques. Dix méditations virtuoses. Voilà ce que vous trouverez entre les pages de Vies et morts des super-héros : dix manières de tenter de réfléchir le contemporain, à partir du coeur le plus ambigu, le plus méprisé, de la pop culture mondialisée. Superman et l'enfance. Batman et la surveillance. Hulk et la guerre. Iron Man et le capital. Dr. Strange et la pensée. Spider-Man et l'éthique. X-Men et la culture. Captain America et la nation. Et même Capitaine Chaos. Non, les super-héros ne sont pas qu'un produit - que l'enfant bâtard du capitalisme des industries culturelles et des délires identitaires, raciaux ou machistes d'une nation fantasmant son histoire et sa grandeur. Ils sont bien plutôt ce à partir de quoi l'un comme les autres entrent en crise. Ils sont le moment de leur réel. Le moment où tout craque.
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Le chaos ne produit pas de chefs-d'oeuvre ; les écrivains, le travail et la légende
Julia Kerninon
- PUF
- Hors collection
- 24 Mars 2021
- 9782130816607
Invités à s'exprimer au travers d'entretiens littéraires, les écrivains ont tendance à se réinventer une identité et un parcours. Déformation professionnelle ? Pas seulement : vu de plus près, on découvre qu'ils tendent tous à se rapprocher d'une image préexistante et légendaire de l'écrivain, et qui les légitimera. En étudiant les parcours respectifs des trois immenses romanciers américains que sont John Steinbeck, Ernest Hemingway et William Faulkner, l'auteure soulève le voile de la légende pour donner une description concrète de ces trois vies d'écrivains professionnels : les débuts, l'entrée dans la carrière, les succès, les échecs, les récompenses, les livres écrits les uns après les autres, l'organisation d'une vie privée qui facilite ou non cette vocation passionnée. Julia Kerninon met au jour la vie de labeur, de stratégie, de solitude et d'orgueil qui est la réalité de l'écrivain professionnel. Au-delà de la légende fascinante de l'écrivain en artiste incontrôlable et chaotique se cache la vérité d'un travail acharné et réfléchi, accompli dans le plus grand sérieux, envers et contre tous.
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Proust, les horreurs de l'amour
Nicolas Grimaldi
- PUF
- Perspectives critiques
- 11 Juillet 2014
- 9782130640653
"La Recherche est le roman des déceptions [...] Tout se passe chez Proust comme s'il suffisait d'obtenir ce qu'on avait le plus désiré pour s'étonner presque aussitôt de le trouver si peu désirable." D'où vient une déception aussi généralisée ? Pour répondre à cette question, l'auteur analyse à partir de l'oeuvre de Proust la séparation de la conscience et du monde, le deuil du réel, les illusions de l'imaginaire, les contradictions du désir et les horreurs de l'amour. A travers Proust, Nicolas Grimaldi poursuit ainsi sa propre analyse de l'imaginaire, du désir et du temps, déjà esquissée dans ses précédents ouvrages : Traité de la banalité et Préjugés et paradoxes.
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Les crypto-monnaies sont en train de nous rendre fous. Investisseurs surexcités, nouveaux millionnaires en bitcoins, travailleurs des mines d'argent numérique, économistes effarés, cassandres de toutes sortes : les crypto-monnaies ont déjà bouleversé des pans entiers de la pensée économique, pour le meilleur et pour le pire. Mais est-ce tout ? N'ont-elles pour tout destin que celui de faciliter encore davantage des échanges qui n'en ont guère besoin ? Ne sont-elles que de la nourriture pour charognards avides de bénéfices soustraits à la gourmandise concurrente des États ? Pour Mark Alizart, il n'en est rien. Avec l'avènement des crypto-monnaies, c'est à un véritable bouleversement de la nature même de la valeur, de toute valeur, qu'elle soit financière ou autre, que l'on assiste. Désormais, la valeur n'est plus quelque chose qui est décidé par une institution ou un marché, mais quelque chose qui se construit et s'échange par le miracle d'une décision technique - rendant pour la première fois accessible un communisme qui ne soit pas utopie. Ce nouveau communisme, ce cryptocommunisme, ne sera pas celui de la propriété ; il sera celui de la valeur.
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Théories de la littérature ; systèmes du genre et veredicts sexuels
Didier Eribon
- PUF
- Des mots
- 4 Mars 2015
- 9782130729457
Dans À la recherche du temps perdu, Proust développe une théorie de l'homosexualité, largement inspirée de la psychiatrie de l'époque. Or, non seulement elle ne s'applique pas à certains personnages dont on apprend qu'ils sont « homosexuels », mais Charlus lui-même ne cesse de tenir des propos qui la contredisent. La théorie est ainsi déconstruite au fur et à mesure qu'elle est construite. Il en va de même chez Genet, où l'on voit toutes les théorisations démenties par les pratiques réelles. Pourtant, cette instabilité générale de la théorie reste prise dans les cadres fixés par les normes et les notions obsessionnellement rappelées du « masculin » et du « féminin ».Il s'agit dès lors de comprendre comment les pratiques « subversives » et les discours « hérétiques » peuvent à la fois constituer d'importants « contre-discours » et « contre-conduites », tout en laissant intact le système du genre et de la sexualité, et donc en participant à sa perpétuation. Comment penser dès lors la transformation sociale et politique, si ce n'est en portant le regard sur la reproduction de la structure qui s'opère à travers l'opposition toujours rejouée entre normes et contre-normes ? Et en insistant sur ce qui permet d'échapper à cette logique pour rouvrir la temporalité historique que tendent à fermer les « verdicts sexuels » qui façonnent les individus malgré eux ?
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Dans le cadre de la collection du centenaire des Puf, ouverte à des récits de vie et des savoirs de chercheurs, penseurs et écrivains voués à esquisser des horizons et ouvrir des voies d'espérance pour l'avenir, le romancier et essayiste Philippe Forest revient sur son oeuvre traversée par l'idée de deuil, l'expérience de la perte et la question de la survie. « J'écris pour recevoir du monde une réponse à la question que je lui pose et qui est identique à celle que, tous, écrivains ou pas, sous une forme ou sous une autre, nous lui adressons. », confie-t-il dans une conversation habitée par les souvenirs de jeunesse, par l'intérêt pour les avant-gardes, par une certaine conception de la littérature et de l'éthique politique. Au fil de l'entretien, l'écrivain met à nu tout ce qui l'anime et l'habite dans le fait d'écrire, de lire, de croire en la littérature, qui même si elle ne sauve de rien, porte sur les choses essentielles de la vie, de l'amour, de la mort. Pour lui, la littérature n'est pas là pour réparer la réalité mais pour porter témoignage de la part d'irréparable, d'irrémédiable que comporte l'existence.
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Après la littérature ; écrire le contemporain
Johan Faerber
- PUF
- Perspectives critiques
- 29 Août 2018
- 9782130811664
La littérature est morte. Du moins, c'est ce que tentent de nous faire croire tous ceux pour qui la culture du contemporain irait dans le mauvais sens. Et s'ils avaient raison ? Si la littérature était morte ? Si elle était en effet en train de vivre une vie nouvelle, une vie après la mort ? Telle est la question que Johan Faerber a voulu prendre au sérieux dans cet essai électrique. Se plongeant dans la diversité affolante des oeuvres et des auteurs d'aujourd'hui, il y propose une boîte à outils inédite pour la compréhension de l'âge de la post-littérature. Une boîte à outils qui redistribue la totalité des critères de grandeur, des règles d'interprétation, de l'attirail conceptuel avec lequel nous avions l'habitude de lire les oeuvres. Jonglant avec virtuosité du plus populaire au plus avant-gardiste, de la poésie au roman, de la francophonie au reste du monde, il dresse ainsi le portrait d'une époque nouvelle de la littérature, où celle-ci s'avère plus utile, plus urgente, mais aussi plus politique que jamais. La littérature est morte ? Vive la littérature !
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Fables d'identités ; pour retrouver l'Europe
Carlo Ossola
- PUF
- Hors collection
- 26 Septembre 2018
- 9782130810025
Pour Carlo Ossola, l'unité européenne a bien un sens, celui de l'histoire, des mythes de l'Antiquité et de la chrétienté. Elle ne peut être ramenée à son seul territoire, mais doit être considérée comme un ensemble de peuples, de cultures et de nations liés depuis des millénaires. Pour étayer son propos, il s'appuie sur la Bible, les écrits d'auteurs classiques (Boccace et Dante en particulier), de philosophes, mais aussi de poètes de tout temps, dont les extraits viennent relever la plume alerte de Carlo Ossola. Voyage littéraire et philosophique à la recherche des racines d'une culture commune faite de traditions comme d'ouvertures.
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Nous vivons l'âge du triomphe de la critique. Dans tous les domaines, il n'est rien qui soit davantage valorisé : esprit critique, théorie critique, critique d'art ou études critiques - tout se passe comme si la critique était le lieu de l'intelligence contemporaine. Mais sait-on vraiment ce que l'on fait, lorsqu'on défend la critique ? Sait-on d'où elle vient et où elle va ? Se rend-on compte, surtout, de la manière dont le discours de la critique, en saturant tout le domaine du pensable, nous rend bêtes ? Car la critique est d'abord une position : celle de la suprématie du sujet sur l'objet, de l'individu sur ce qui lui arrive, du spectateur sur ce qu'il voit. Et si la critique nous rend bêtes, c'est parce qu'elle nous rend forts : celui qui critique a toujours raison. Or c'est le désir d'avoir raison qui, dans le contemporain, est à la source de tous les maux que nous endurons : politiques, éthiques, esthétiques, écologiques, épistémologiques. Il est donc grand temps d'en finir avec la critique, et d'ouvrir une nouvelle ère. C'est cette nouvelle ère qu'appellent de leurs voeux dix des plus brillants penseurs de la nouvelle génération, en un manifeste appelé à faire date.
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L'artiste en habits de chercheur
Carole Talon-Hugon
- PUF
- Hors collection
- 6 Janvier 2021
- 9782130824473
Le parcours de Ferran Adria, tour à tour cuisinier du célèbre restaurant El Bulli, représentant de l'Espagne à la Dokumenta (foire internationale d'art contemporain) de Kassel en 2007, et actuellement directeur d'un centre de recherche à l'université de Barcelone, est emblématique d'un double processus de dé-définition : de l'art d'une part, des sciences humaines de l'autre. Il y a peu de temps encore, les artistes entendaient magnifier le sensible ou exprimer les tréfonds de leur intériorité ; aujourd'hui, beaucoup d'entre eux prétendent faire de la recherche et s'avancent sur les terres de l'histoire, de la sociologie ou de l'anthropologie. Mais qu'est-ce que l'art et la science ont à gagner ou à perdre dans ce type de rapprochement ? Ne faut-il pas craindre une démonétisation des sciences humaines par la revendication d'une autre manière, présentée comme plus légitime, de fabriquer de la connaissance ? N'y a-t-il pas lieu de s'inquiéter de la survie des normes de vérité qui valaient jusqu'ici dans le monde académique ? Une généalogie de cet état de confusion permet de comprendre ce qui l'a rendu possible : d'une part le phénomène contemporain de désartification de l'art, et, d'autre part, une certaine atmosphère intellectuelle proclamant l'effacement des frontières du vrai et du faux, du fait et de la fiction, de l'idéologie et du savoir.
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Chloé Delaume, l'une des plus importantes romancières de la jeune génération, décide de prendre le taureau par les cornes. Les débats sur l'autofiction n'ont cessé de réduire cette pratique à celle d'une forme littéraire de narcissisme. Il est vrai que nombreux sont les praticiens avérés de l'autofiction à s'y complaire. Pourtant, il suffit de considérer à nouveau l'histoire de la littérature pour constater que celle-ci se confond avec l'autofiction : de Madeleine de Scudéry à Boris Vian, de Jean-Jacques Rousseau à Jean-Jacques Schuhl, d'Arthur Rimbaud à Pierre Guyotat, la littérature a toujours été invention de soi. Que ce Soi n'ait rien à voir avec la personne même de l'auteur est ce qui rend l'autofiction si paradoxale, et si ironique. Loin de n'être que le miroir d'egos minuscules, l'autofiction - ou plutôt, comme préfère le dire Chloé Delaume, l'« autoréalisme », ou encore la "psychofiction" - est une manière de refuser les cloisonnements que la critique, l'Université ou un certain bon goût aiment à introduire entre auteur, narrateur, personnage et lecteur. En ce sens, l'autofiction représente d'abord la dimension politique de toute littérature : en elle se joue une nouvelle manière d'organiser ces cloisonnements - manière subversive, dont aucun "Moi "ne sort indemne. Au cours de son enquête en direction des nouveaux « Moi » qu'invente l'autofiction, Chloé Delaume dialogue avec les plus grands auteurs, les plus grands critiques et les plus grands philosophes du moment : où l'on découvrira que nul ne peut se dire absout du péché autoréaliste.
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Littératures francophones et théorie postcoloniale
Jean-Marc Moura
- PUF
- Quadrige Manuels
- 1 Mai 2019
- 9782130818458
Quelles sont les particularités des littératures francophones ? Dans quelle mesure la philologie nous permet-elle d'ancrer une oeuvre dans un contexte socioculturel ? Quels rapports les auteurs francophones entretiennent-ils avec la langue française ? Quels sont les apports du postcolonialisme à notre compréhension des lettres d'expression française ? C'est à travers quatre perspectives complémentaires - histoire littéraire, analyse de la langue, études culturelle et de poétique que ce texte dessine les grands axes d'une recherche francophone postcoloniale issue de théories et d'analyses méconnues en France. Un ouvrage qui met en lumière et permet de mieux saisir les enjeux actuels d'une étude des littératures francophones, à un moment où « la résistance à l'hégémonie qui oriente le postcolonialisme se complique singulièrement dans la culture globale ».